Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Vie consacrée et travail de réconciliation

25/112015 Alphonse Borras

De prime abord opaque — parce qu’il est chargé de l’héritage du passé dont on a du mal à démêler les tenants et les aboutissants — le présent peut devenir lumineux par ses germinations discrètes et ses croissances lentes dont nous ne prenons pas toujours la mesure. Mais il recèle aussi l’incertitude qui nous fait peur et parfois nous paralyse. Celle-ci doit être prise en compte, sereinement. Il faut la travailler. De toute évidence, l’incertitude nous fait éprouver notre pauvreté, notre démaîtrise. Celle-ci est proprement pascale si nous la vivons à la suite du Christ dans la foulée de notre baptême et par la profession des conseils évangéliques au sein d’un institut. Il s’agit de perdre pour gagner, de mourir pour vivre. Ne sommes-nous pas déjà habitués par notre existence chrétienne, du moins en principe, à cette logique pascale ? Elle découle de l’oeuvre de réconciliation opérée par le Christ. Le mystère de notre réconciliation (est) rejoint (par) celui de la croix (cf. Ep 2, 16) et du « grand amour » dont nous avons été aimés (Ep 2, 4). Dieu, le premier, nous a aimés (1 Jn 4, 19). La réconciliation est d’abord un don à accueillir, une grâce à recevoir autant qu’une tâche à réaliser, une oeuvre à accomplir.

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