Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
On ne peut pas dire que la théologie de la vie religieuse (en français tout au moins) soit fort prolixe de ces temps-ci. Les huit ouvrages recensés par cette chronique ont été répartis en trois groupes. Le premier ne comporte qu’un ouvrage, vu son importance : il s’agit d’un relevé de tous les documents officiels concernant la vie religieuse depuis ses débuts. Les trois volumes du second groupe sont des études doctrinales de la vie consacrée en général et de la vocation des frères laïcs. Les quatre livres du dernier concernent des aspects historiques plus particuliers.
Devant les turbulences chaotiques, quelquefois monstrueuses, qui ébranlent notre histoire humaine– et elles ne sont pas seulement d’aujourd’hui – nous restons souvent, c’est compréhensible, interloqués, sidérés, muets. Tous les domaines de l’existence humaine sont traversés par d’immenses courants contradictoires qui mettent en cause la stabilité économique ou encore la sécurité de la défense (l’actualité du mardi 11 septembre 2001 est encore sous nos yeux) mais la responsabilité que nous avons en « gérance » de la Création s’étend premièrement, et en amont pourrait-on dire, au respect fondamental, premier de la vie. Là aussi, quelle parole prophétique articuler ? Les réflexions proposées par cet article, d’abord préoccupé de questions de bioéthiques, ouvre la question de la présence et de l’actions de témoins qui ne peuvent que s’en remettre à la persuasion d’une « démonstration faite par la puissance de l’Esprit » (1 Co 2, 4).
C’est sûrement dans une attention et une docilité plus grande à l’inspiration de l’Esprit Saint que se donne l’à-venir de Dieu engagé dans notre histoire en vue de l’édification de tous « dans l’unique corps mystique » du Christ. C’est dans cette perspective que l’on situera l’engagement de tous (et de la vie consacré en particulier comme nous y invite Vita Consecrata, nos 100- 103) dans un dialogue où « il est plus facile de repérer de nouvelles questions que de formuler la réponse adéquate au problème qu’elles soulèvent ». Au moins, que l’on écoute l’exhortation de 1 Th 5, 19 : « N’éteignez pas l’Esprit... vérifiez tout, ce qui est bon, gardez-le. » Les quelques lignes de ce bref essai (les questions nouvelles sont en effet immenses) nous y aideront.
D’un traité de vie spirituelle à l’exposé exhaustif concernant le monachisme oriental, en passant par une étude de l’inculturation de la vie consacrée, sans oublier les formes historiques de la vie consacrée (les Trinitaires, les Frères des Écoles chrétiennes, les Instituts séculiers, les « Donnés » au Moyen Âge), en touchant encore la « substance de l’éphémère » (l’habit religieux), voilà une belle moisson variée et pleine d’intérêt.
Le décret Verbi sponsa (13 mai 1999) est-il bien la réponse attendue à la demande formulée à l’issue du synode sur la vie consacrée et annoncée par Vita consecrata (1998) ? La comparaison avec ce qui était déjà proposé dans Venite seorsum (1969) - il y a 30 ans ! - propose une appréciation nuancée. Les nombreux points d’interrogation qui ponctuent la conclusion indiquent qu’une autre détermination aurait pu être cherchée.
« La vie religieuse actuelle passe par une crise sérieuse », constate le Père Renwart à la première ligne de sa chronique. Suffit-il de porter remède aux déficiences que l’on constate çà et là ou convient-il d’en rechercher les causes profondes ? Il sera intéressant de lire dans cette optique les appréciations critiques du chroniqueur.
L’abondance n’était pas au rendez-vous sur le bureau de notre fidèle chroniqueur. La publication en langue française se raréfierait-elle ? On notera pourtant la belle persévérance des nouvelles Éditions Lessius (cf. recensions dans ce numéro) qui sous le beau titre de « La part-Dieu » continue à proposer des titres qui font suite aux dix-huit volumes publiés par la collection « Vie Consacrée », fruits de notre revue.
Les ouvrages que les éditeurs ont eu l’amabilité de nous offrir cette année traitent de problèmes variés. Nous les avons classés en quatre groupes. Le premier présente le tome IX du Dizionario degli Istituti di Perfezione. Le second fait entendre deux sons de cloche sur l’avenir de la vie consacrée. Le troisième rassemble des aspects touchant à la formation, en général ou en particulier. Le dernier est réservé à l’ordre des vierges consacrées.
Des ouvrages recensés dans cette chronique on retiendra plus particulièrement le Dizionario Teologico della Vita Consacrata (édition italienne d’un dictionnaire déjà paru en espagnol en 1992). Les quelques points relevés par notre recenseur indiquent bien des chantiers en plein travail en ces temps postsynodaux.
Après l’étude de trois monographies sur la nature de la vie religieuse, l’auteur analyse les articles publiés par différentes revues ou organismes en préparation au Synode sur la vie religieuse. La conclusion montre la difficulté qu’ont parfois certains auteurs à situer exactement la place de la vocation religieuse dans un monde où tous les chrétiens, chacun dans son état, sont appelés à la perfection.
La vocation en général, la vie monastique, l’histoire de la vie religieuse et son avenir ; tels sont les thèmes que les livres reçus à la rédaction permettent d’aborder dans notre traditionnelle chronique : « Théologie de la vie religieuse ». On appréciera les analyses fines et la perspective théologique où l’auteur inscrit son commentaire.
La lecture plurielle offerte par cette chronique, détaillée et pénétrante, vient, à sa manière, éclairer les études qui précèdent. L’approche diversifiée à laquelle elle donne lieu fait bien ressortir les traits, parfois contrastés, de ce visage de l’Église où se reflète la générosité de l’Esprit.