Un autre « jésuite ordinaire », cent ans plus jeune que Favre, nous est présenté avec de nombreuses illustrations de B. Descouleurs (des gouaches, plutôt), depuis sa naissance en 1597 jusqu’à sa mort à 43 ans, à la Louvesc, qui devient aussitôt un lieu de pèlerinage aujourd’hui bien connu. Né gentilhomme dans l’Aude, éduqué dès l’âge de 15 ans par les Jésuites de Béziers, il entre au noviciat de Toulouse et dès la fin de son noviciat, passe plusieurs années entre l’enseignement qu’il donne et celui qu’il reçoit en vue de son ordination sacerdotale (1630), dans des populations meurtries par les luttes sans merci entre catholiques et protestants, et décimées par les épidémies où François se dépense sans compter. C’est à Montpellier qu’il commence à venir en aide aux « filles perdues » et dans le Vivarais qu’il « missionnera », chez ces rudes Cévenols et leur climat bien différent de celui de Provence. Rêvant de partir au Canada, il finit grâce à l’ordre de son Provincial (« votre Canada, c’est le Vivarais ») par « épouser le réel de sa nouvelle mission » (p. 39) qu’il arpente par monts et par vaux, avant de rejoindre le Puy où il ne se contente pas d’annoncer la Parole, mais organise les œuvres de miséricorde : l’œuvre du bouillon, l’accueil des femmes égarées, les dentellières..., non sans rejoindre parfois les montagnards des Cévennes. Peu de jours après son arrivée à La Louvesc, il y meurt le 31 décembre 1640, épuisé et conscient ; la dévotion commença le jour même. Il fut déclaré bienheureux en 1716 et canonisé en 1737, en même temps que Vincent de Paul. Notons encore que les Sœurs du Cénacle furent fondées (1827) pour accueillir les femmes venues en pèlerinage au tombeau du saint marcheur.
Fidélité, Namur, mai 2017
72 pages · 14,50 EUR
Dimensions : 17 x 24 cm
ISBN : 9782873567521