Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Serviteur général de la jeune Fraternité de Tibériade (Belgique), aujourd’hui établie notamment en Lituanie, Frère Bart a succédé à Frère Marc, premier de la quarantaine de frères et sœurs que compte déjà cette forme de vie religieuse en devenir, marquée par la simplicité franciscaine. Leur inspiration missionnaire a pu récemment se faire humble et inventive présence dans le monde des hôpitaux.
Avec délicatesse et nuance, l’auteur offre ici une réflexion qui permet de situer l’épreuve de la souffrance et de son « scandale », du sens que la foi peut y trouver en référence à la Passion d’Amour du Christ. Sur un sujet sensible, une réflexion et des orientations de vie que nous ne pouvons pas occulter. Ce texte a été publié dans Prier et Servir, avril-juin 2001, n° 2, 207-219. Nous remercions l’auteur et la direction de la revue pour la permission de le republier.
La figure et l’action fondatrice de deux congrégations du Frère Jean-Marie Mbwebwe sont, en bien des points, remarquables et bien évocatrices de la manière dont l’Esprit est à l’œuvre dans les circonstances et les personnes engagées dans leur déroulement souvent dramatique. Ce qui nous est donné ici, dans le récit qui nous en est fait, n’est ni plus ni moins les Actes des Apôtres de notre temps. C’est aussi un témoignage éclatant de la force de ce même Esprit dans le renouvellement, au sein de l’Église et pour le monde, de la consécration évangélique radicale qui à toujours donné aux terres nouvelles le sang de sa fondation en Christ. Bien d’autres témoignages semblables peuvent être donnés. Faites-les nous connaître.
Lors d’une rencontre entre religieux (réunion des jésuites de la Province belge francophone tenue à Godinne (B), le 27 mai 2000), qui avait pour thème « Dire Dieu », ce témoignage nous a été donné. Il ne sera pas difficile à tous ceux et celles parmi nous qui vivent proches des plus pauvres et de ceux qui ont connu dans leur vie écrasée et exclue parfois jusqu’à l’intolérable l’abîme de l’abandon, de reconnaître que leur est donnée une « intuition » proprement théologale du mystère d’abaissement qu’est Dieu en son Fils. Il y a lieu de redire : « Je te loue Père... » (Luc 10,21).
S’il est vrai, comme nous le recommande Vita consecrata, que la rencontre et l’action œcuménique est une des tâches de la vie consacrée comme vie « par le sommet » (prière, contemplation...), ce texte nous sera utile. Il est vrai que ce qu’il énonce est d’application très générale (et qu’à ce titre, l’analyse de ce qu’est en son fond un véritable « dia-logue » appellerait plus de précision encore - surtout en ce qui concerne le statut de la vérité visée dans la rencontre -, mais, sans angélisme aucun, l’auteur nous conduit avec prudence et justesse sur ce chemin difficile de la rencontre authentique de l’autre.
C’est une très forte figure de l’orthodoxie qui se profile dans cette existence peu banale de Mère Marie Skobstov. Elle n’est pas encore aussi connue que Catherine Doherty (aussi connue sous le nom de son premier mari, C. de Hueck) sa contemporaine et aussi « aventureuse » fille de la Russie bouleversée du début du XXe siècle. Nous aimerons certainement cette « vivante ». Lecture œcuménique où la vie consacrée d’Occident se laissera interpeller par celle de l’Orient et où s’échangent les dons et les pardons qui seuls feront respirer ensemble les deux poumons de l’Europe spirituelle.
Nous n’avons pas oublié le doctorat de Thérèse. Nous sommes heureux de proposer ici un texte en grande proximité avec Thérèse. Les trois « titres » qui lui sont donnés ouvrent des perspectives moins théoriques que pratiques. De cette « pratique » dont l’Évangile nous dit que sans elle il ne sert à rien de dire : « Seigneur ! Seigneur ! » Nous sommes dans « l’ordinaire » de la sainteté où il n’y a pas « d’échange de fausse monnaie ».
À qui demander un « vécu » sur la vie en communauté dans la perspective augustinienne ? Notre ami et collaborateur André Brombart, vivant dans la communauté « Maranatha » à Bruxelles, nous en donne un bref mais vibrant témoignage, tout en écho à ce que Sœur Nau a élaboré pour nous dans les pages précédentes.
Voici une lecture précise et forte de ce passage traditionnel de l’Évangile, où se donne à comprendre le lien spirituel entre l’injonction éthique et la singularité d’une vocation personnelle. C’est qu’il s’agit toujours de la personne même de Jésus et de celui qui vient à Lui. Morale et vocation ne sont pas disjointes dans la tradition catholique. On comprend alors en quel sens il faut entendre la corrélation entre préceptes et conseils. Vieille question que l’auteur éclaire avec beaucoup de pénétration dans un texte par ailleurs extrêmement rigoureux.
Dans les Exercices Spirituels de Saint Ignace, lorsqu’il fait contempler le Sermon sur la Montagne (Mat 5-7), nous sommes invités, dans son « troisième point », à la perfection de l’obéissance à la Loi qui est résumée dans l’amour des ennemis. Ici aussi, la méditation nous conduit pas à pas à un véritable « exercice spirituel », un des plus hauts ! La sagesse monastique et l’enseignement des Pères se conjugent pour ouvrir un accès à l’amour extrême - « Il les aima jusqu’à la fin » - qui est accès au Chemin déjà accompli et sur lequel, en lequel, nous sommes invités.
Incontestablement, l’École Française a trouvé en saint Jean-Baptiste de la Salle une voix singulière et celle-ci, largement entendue en son siècle, a suscité une spiritualité de la vie religieuse très inspirante. L’article que nous publions en présente une des facettes, où brille avec plus d’éclat la figure du Christ et, en conséquence, en indique la fécondité apostolique pour celui qui en cherche l’« Imitation ». Certes, la spiritualité de Jean-Baptiste de la Salle est trinitaire et plus de place aurait permis à l’auteur de développer toute son architecture (ce qu’il a fait dans un texte plus déployé). En cette première année préparatoire au Jubilé de l’an 2000, notre regard se tournera vers le Christ.
Ce n’est pas le premier texte “faussement candide”, empruntant la forme paradoxale du : “Seul... est vraiment...” que donne le Père Nothomb. Celui-ci encore, avec beaucoup de finesse spirituelle, médite sur le lien entre l’amour du prochain et les très austères “trois manières d’humilité” du livret des Exercices spirituels de saint Ignace. Il en découvre le dynamisme profond et situe ainsi avec justesse les grandes lignes de force de toute vraie spiritualité chrétienne issue de l’appel à être disciple de Celui qui s’offre : “doux et humble de cœur”.