Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
La récente lettre de Benoît XVI au Père P.-H. Kolvenbach concernant le culte du Cœur de Jésus nous est brièvement présentée dans son originalité et la nouveauté de son langage : le regard posé sur « le flanc » du Christ transpercé redonne à cette « dévotion fondamentale » sa vraie profondeur, l’adoration de l’amour de Dieu qu’il s’agit de connaître, d’expérimenter, d’annoncer – et pour les religieux de la Compagnie de Jésus, de promouvoir activement.
La spiritualité du Sacré-Cœur n’est-elle pas obsolète, malgré ses reviviscences dans certains mouvements religieux récents ? En méditant sur les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, l’auteur découvre le rôle particulier que joue le Cœur de Jésus uni au Cœur de Marie dans l’histoire de notre salut. Ainsi, la fréquentation de la Basilique de Montmartre lui permet de montrer, dans la guérison de la mémoire intérieure par la douceur du Christ, le sens moderne de la « réparation ».
Le 9 juin 1972, fête du Sacré-Cœur de Jésus, le père Arrupe concélébra la messe avec 160 Jésuites dans l’église du Gesù à Rome, et, en présence de cette assemblée, renouvela la consécration de la Compagnie. Dans son homélie, il fit un parallèle — tout-à-fait original — entre la signification de la grâce de La Storta et la consécration de la Compagnie. La vraie transcendance consiste à être uni au Christ, « à être placé avec lui ».
La dévotion au Sacré-Cœur d’autrefois et celle qui anime le Renouveau charismatique aujourd’hui se complètent et se corrigent mutuellement. La comparaison que propose l’auteur, à partir de son point de vue africain, permet, dans son schématisme même, de mieux évaluer le succès des « prières de guérison » et d’espérer que ces deux approches du mystère de l’Amour s’intègrent mutuellement.
« Rendre amour pour amour à l’amour rédempteur bafoué et méprisé... », voilà la « pointe spécifique » de ce qui a été livré à sainte Marguerite Marie et à saint Claude La Colombière et, à travers eux, la mission confiée à leurs familles religieuses respectives. L’article très documenté que nous proposons ici va bien au delà d’une curiosité historienne. Il y a peut-être des enjeux proprement apostoliques à examiner à sa lumière quand nous cherchons, sous des formes neuves bien sûr, une présence « cordiale » aux grandes questions et aux grandes souffrances de notre entrée en XXIe siècle. L’un ou l’autre mouvement ecclésial l’ont bien compris.
Avec la compétence du postulateur de la cause, l’A., historien et spirituel, nous donne un dossier fort intéressant à propos de l’attitude de frère Charles vis-à-vis du Maroc. Sa haute vision et son courage missionnaires - loin des compromissions politiques qu’on lui a injustement attribuées - apparaissent ici dans la radicalité de ses projets et tout autant révèlent leur inspiration profonde : le Cœur du Christ follement aimé et servi jusqu’au martyre.
Le renouvellement de la spiritualité du Cœur de Jésus concerne de nombreux instituts de vie consacrée et plusieurs communautés nouvelles. On sera donc heureux de trouver, sous la plume d’un connaisseur, un texte qui montre comment la réflexion progresse, dans les derniers temps. L’importante homélie du Cardinal Decourtray ouvrant les fêtes du tricentenaire de sainte Marguerite-Marie à Paray-le-Monial constitue le fil conducteur de ces pages qui donnent aussi le goût d’en apprendre davantage grâce aux Colloques et Congrès suscités par cet anniversaire : ne s’agit-il pas finalement de redécouvrir la simplicité du Cœur de Jésus qui rend aisé tout ministère dans l’Église ?
Parmi ces jésuites que l’on trouve à l’origine de tant d’instituts religieux, la figure du Père de Clorivière et sa spiritualité peuvent encore être évoquées : il présida en effet à la double fondation d’une société religieuse féminine remarquablement inspirée par la difficulté des temps et d’une société masculine aujourd’hui située parmi les instituts séculiers.
Née au cœur de la vie consacrée et toujours soutenue par elle, la spiritualité du Cœur de Jésus a longtemps souffert d’un discrédit que sa coloration politique ne pouvait qu’accentuer. Membre d’un de ces nombreux instituts voués au Cœur du Christ, l’auteur nous indique les voies d’un renouveau théologique qui enracine l’histoire de la dévotion dans la Passion même et considère le cœur comme symbole d’un agir tout entier livré. Ne trace-t-il pas ainsi, pour « les enfants de Freud que nous sommes », les traits d’une spiritualité vraiment actuelle ?
Au moment où Jean-Paul II vient à Paray-le-Monial, voici une méditation théologique sur le culte du Cœur de Jésus écrite par le Père Karl Rahner au soir de sa vie. Dans le contexte de notre époque marquée par l’athéisme et tentée par le désespoir, l’auteur exprime sa conviction que ce culte est appelé à être d’une nécessité vitale, en particulier pour le sacerdoce et la vie consacrée. Certes les formes de ce culte pourront changer beaucoup. Mais, lorsque l’on voudra évoquer l’espérance dans la situation où se débat notre monde, les théories et les synthèses seront impuissantes. Au cœur de notre nuit, l’espérance ne pourra être puisée qu’à la source surabondante de l’amour infini révélé en ce cœur d’homme qu’est le Cœur transpercé du Seigneur. Traduction des pages 305-320 du tome XVI des Schriften zur Theologie, avec l’aimable autorisation de l’éditeur Benziger Verlag, à Zurich, qui possède le « copyright » de ce texte. Nous l’en remercions cordialement.
De nos jours, lorsqu’on pense pauvreté évangélique, on songe spontanément au partage fraternel et à la solidarité avec les pauvres. Qui donc voit dans la pauvreté une mère ? En parlant ainsi, les constitutions d’autrefois renvoyaient à un rapport vécu avec Dieu à travers la création et les biens de la terre, où s’enracinent de fait la joie du partage et la vérité des solidarités humaines.
L’adoration eucharistique et la dévotion au Cœur du Christ sont intimement liées à la vie d’un certain nombre de congrégations religieuses, qui y ont puisé leur inspiration. Aujourd’hui, quelques-unes se demandent si ce ne sont pas là des traits d’une spiritualité trop marquée par la mentalité d’une époque. Aussi est-il important de réfléchir au sens de ces « pratiques » et de découvrir la richesse théologique et spirituelle dont elles sont porteuses, aujourd’hui encore. C’est ce que les auteurs de cet article ont entrepris à partir d’un texte de la règle primitive de la Société du Sacré-Cœur.