Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Chronique d’Ancien Testament

Maurice Gilbert, s.j.

N°1971-1 Janvier 1971

| P. 50-58 |

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Peut-on comprendre le Nouveau Testament sans connaître l’Ancien qui le prépare et dans lequel il se cache ? Plus d’un millénaire a ouvert progressivement le cœur humain à l’accueil de la plénitude de la Révélation en Jésus-Christ. La chrétienté fut toujours sensible à ces vérités qui l’ont poussée à lire, à méditer et à vénérer ces livres reconnus comme part intégrante du Livre, la Bible.

Chaque année voit de nouvelles publications consacrées à la Bible entière ou à l’Ancien Testament. Le public auquel elles sont destinées diffère en chaque cas : tel livre n’est utile qu’à l’exégète, tel autre éclairera le chrétien cultivé, tel autre enfin est d’un abord facile. Dans cette chronique, on ne parlera qu’exceptionnellement des travaux spécialisés et techniques. La vingtaine d’ouvrages écrits en français que les éditeurs ont bien voulu nous envoyer couvrent beaucoup de domaines : nous les parcourrons les uns après les autres.

Il faut toujours commencer par une introduction. Il en existe beaucoup et le plus généralement, rédigées par des exégètes, elles perdent le mordant sur la vie de tous les jours. L’abbé A. Hari, bibliste diplômé et surtout aumônier national de la J.O.C. française, est bien placé pour faire retrouver le contact avec le quotidien, celui du monde ouvrier en particulier. Lire la Bible... comment ?, se demande-t-on souvent [1]. Prenez ces exposés clairs, directs et qui collent au réel. Chaque livre de l’Écriture y est présenté en deux ou trois pages, avec les points de repère essentiels, les grandes leçons à ne pas manquer ; quelques cartes et tables en fin de volume. Ceux et celles que l’apostolat conduit vers l’homme de la rue devraient connaître et manier cette brochure.

Les traductions de la Bible ne manquent guère aujourd’hui. Certaines s’imposent comme un événement, que la publicité se charge parfois d’orchestrer [2]. D’autres ont depuis longtemps fait connaître leurs qualités. La Sainte Bible, dite de Maredsous [3], en est, après dix ans d’existence, à sa seconde édition renouvelée. Le texte en a été revu en fonction des progrès de l’exégèse, mais plus encore en vue de la proclamation liturgique. Les introductions n’ont guère changé, sauf qu’une excellente présentation de saint Paul a été ajoutée. Un précieux lexique de thèmes bibliques est l’apport nouveau le plus remarquable. Ce beau volume est destiné au bon peuple chrétien ; on a donc évité tout appareil scientifique ; les quelques notes au bas des pages éclairent principalement la portée religieuse de tel passage. On appréciera également la présentation typographique : la lecture est agréable, dans la grande édition comme dans la petite ; le simple fait de donner tous les textes poétiques, prophétiques ou sapientiaux en page pleine plutôt qu’en deux colonnes sera toujours apprécié pour la lecture et la méditation.

Venons-en aux commentaires. Celui du Professeur Soggin sur le livre de Josué [4] s’adresse à un public cultivé et formé à l’exégèse. Ce volume protestant de synthèse est le bienvenu : on n’avait pas encore en français de présentation aussi importante de ce livre. S’appuyant sur les travaux de M. Noth et de tant d’autres, l’auteur offre une analyse précise et de lecture aisée de ces chapitres qui ont fait et font encore couler beaucoup d’encre. Après une introduction où sont examinés les problèmes d’ensemble, chaque chapitre du livre de Josué est étudié en détail : une bibliographie et quelques notes critiques, imprimées en petits caractères, signalent au lecteur le sérieux de l’enquête, même si souvent ces remarques sont difficiles et techniques : vient ensuite la traduction, puis un commentaire, littéraire, historique et exégétique. Cet ouvrage, qui doit servir essentiellement à l’étude du texte sacré, fait honneur à l’excellente collection qui l’accueille.

L’étude du Père Langlamet sur Gilgal et les récits de la traversée du Jourdain [5], dont n’avait pu se servir le professeur Soggin, renouvelle l’interprétation de Josué 3-4. Ces pages techniques de grande qualité sont un bel apport aux exégètes. Sur la base des articles de J. Dus et du Père E. Vogt, S.J., l’auteur propose d’attribuer l’état final de ces deux chapitres à un rédacteur deutéronomiste qui semble appartenir au clergé du sanctuaire de Gilgal : sa synthèse de morceaux plus anciens a pour principe l’arche d’alliance et les prêtres qui la portent. Ces traditions anciennes réunies par lui en un récit unifié sont principalement, dans le chapitre 3, un récit sur l’étape de Shittim à Gilgal, d’origine liturgique et qui pourrait être apparenté au document jahviste, et un autre sur l’arche et la traversée du Jourdain ; le chapitre 4 livrerait trois étiologies sur les pierres de Gilgal et du Jourdain et finalement deux catéchèses, l’une dans la ligne du récit sur l’arche et la seconde influencée par le récit du passage de la Mer Rouge. Les analyses de ces pages denses apportent une contribution importante à l’exégèse de Josué.

Le public d’expression française a reçu ces dernières années deux commentaires complets du Psautier. Le troisième tome sur Les Psaumes 101 à 150 des Pasteurs protestants Maillot et Lelièvre [6] met un terme à une œuvre commencée voici près de dix ans. Dans les premières pages du premier tome (1961), les auteurs faisaient part de leur projet : mettre à la disposition des fidèles et des prédicateurs la richesse du psautier, sans entrer cependant dans les controverses de spécialistes ; se mettre à l’écoute des psalmistes tels qu’ils furent, tels qu’ils prièrent, sans oublier que le Christ nous a appris une prière qui dépasse la leur. La présentation est la même pour chaque psaume : la traduction, qui doit beaucoup à celles d’E. Dhorme et du P. Tournay, est suivie de notes critiques, imprimées en plus petits caractères, où le respect du texte hébreu traditionnel est toujours plus affirmé (les mots hébreux se font de plus en plus rares, pour la facilité du lecteur) ; le commentaire est fondé sur les principes généraux d’interprétation rappelés ci-dessus. En appendice, six psaumes de Qumrân, afin que nul n’oublie que notre psautier « est loin de représenter toute la prière d’Israël ».

Personnalité juive de premier plan, A. Chouraqui réunit en un volume Le Cantique des Cantiques suivi des Psaumes [7], introduits, traduits et annotés. Les deux livres ont beaucoup en commun et celui qui ouvrira ce volume admirera les dons littéraires et religieux de l’auteur. L’interprétation du Cantique est proposée en « Liminaires » : le plan humain, celui de l’homme et de la femme, et le plan de la création entière s’entrelacent en trois mouvements : ceux de l’éveil de l’amour, de l’exil et des retrouvailles. Et pour les Psaumes, déjà édités en 1956, faut-il rappeler l’étonnante introduction (« Nous naissons avec ce livre aux entrailles... »), la qualité littéraire de la traduction et. l’« esquisse d’une glose » basée sur la tradition juive pour une lecture spirituelle des Psaumes ?

Dans la collection Lectio Divina, bien connue, pensons-nous, de nos lecteurs, E. Glasser publie Le procès du bonheur par Qohelet [8], un essai de lecture d’un livre difficile, à partir du mouvement qu’on peut y déceler, non seulement au niveau formel, stylistique, mais aussi quant au fond, quant aux idées avancées par l’écrivain sacré. Cette tentative, vouée à l’échec selon beaucoup, ne manque pas d’audace ni non plus d’arguments. Le résultat est le suivant : les conclusions de la réflexion de Qohelet (1, 2-3), suivies d’un prologue (1,4-11), précèdent l’introduction (1,12-18) où Qohelet expose son propos ; après avoir fait le bilan de sa propre expérience du bonheur (2), il porte son enquête sur le bonheur des autres hommes : tout d’abord sur la réalité du bonheur (3, 1-7,14 : explication de principe, huit situations humaines, règles d’action pour le sage), ensuite sur le statut de la justice et de la sagesse face au bonheur (7,15 - 8,15) et finalement présente un bilan de faillite de toute cette recherche (8,16 - 9,10) ; la dernière partie (9,11 - 12,7) conclut en invitant le sage à cueillir sans retard sa part de bonheur. Tels sont les résultats auxquels pense pouvoir s’arrêter l’auteur ; il a fourni pour chaque péricope une traduction, annotée, et un commentaire centré sur ses préoccupations de recherche. Ces pages d’abord aisé et lisibles par les non-spécialistes sont riches, de même que les chapitres de synthèse, en fin de volume, sur « le mouvement de l’ouvrage » et « le douloureux savoir de Qohelet ». Le temps et les vérifications diront si l’auteur a vu juste (les pp. 187-190 sont hors de propos).

La collection Verbum Salutis, dont les commentaires pauliniens du Père Huby furent célèbres, vient d’inaugurer une série sur l’Ancien Testament [9] destinée au grand public cultivé. Les prophéties d’Amos et Osée, traduites et commentées par Ch. Hauret [10], sont toujours utiles à notre temps qui cherche la vérité. Les recueils des prophètes de la justice et de l’amour sont présentés péricope par péricope, à la lumière de tous les travaux de recherches récents. L’ouvrage n’en devient cependant pas austère et difficile, mais ce qui lui fait défaut, ce sont une introduction sur les questions générales posées à l’interprétation de ces textes et une conclusion où le lecteur aurait pu trouver une synthèse théologique de la pensée et de l’action de ces deux grands témoins de Dieu. Ces pages sont utiles pour éclairer la traduction récemment parue dans la T.O.B.

Passons à la théologie biblique. Voici tout d’abord la réédition de deux ouvrages du Père E. Beaucamp, parus en 1956-1957 avec le titre Sous la main de Dieu et que les années n’ont pas déclassés. Dans le tome au nouveau titre Les Prophètes d’Israël ou le drame d’une Alliance [11], l’auteur se propose de dégager le sens spirituel, c’est-à-dire la signification dans l’économie générale du salut, des écrits des grands prophètes, d’Amos au second Isaïe, qui, à une de ses époques les plus tragiques, témoignent de la Main de Dieu posée sur le Peuple élu. Chacun d’eux a sa personnalité marquée par une intuition, une expérience directrice dont il vaut la peine de suivre le développement au long de l’œuvre. L’auteur offre un excellent ouvrage pour la lectio divina et la méditation. Aucun encombrement savant, mais la lecture des textes eux-mêmes insérés dans un commentaire continu, nourrissant et de bon ton.

Les Sages d’Israël ou le fruit d’une fidélité [12] leur font suite ; ils abordent, dans le même esprit, les témoins de la période qui suit l’Exil. A travers tous les écrits sapientiaux, des Proverbes à la Sapience, un problème central retient souvent l’attention, celui de la rétribution des actions humaines, mais plus profondément, la clé de ces livres réside dans le lien entre la Sagesse et la Nouvelle Alliance prêchée par Jérémie. Cette clé est bonne (l’auteur aurait pu s’en servir parfois plus explicitement, à propos de Sg 9, par ex.).

Peu de livres sur l’Écriture auront eu un tel retentissement et auront rendu de tels services durant la décennie qui s’achève que le Vocabulaire de Théologie Biblique [13], dont les meilleurs exégètes d’expression française, sous la direction du Père X. Léon-Dufour, S.J., publient la seconde édition. Celle-ci se trouve augmentée de quarante nouveaux articles, soit près de 250 colonnes sur 1400 ; parmi ces articles, brefs pour la plupart, notons les plus développés, qui furent souvent rédigés par le P. Léon-Dufour : Angoisse, Apparitions du Christ (6 col.), Cupidité, Jésus-Christ (13 col.), Magie, Prédestiner, Providence, Sexualité (6 col.), Signes (6 col.), Vertus et vices, Violence (7 col.) et Yahweh. Quant aux articles de la première édition, ils ont été revus et modifiés çà et là : cf. par ex. Baptême chrétien, Béatitude, Médiateur (introduction), Souffrance du Fils de l’homme ; quelques titres ont été changés : ainsi les articles Bras, Consolation, Craindre sont désormais intitulés Bras et Main, Consoler, Crainte de Dieu. Enfin les renvois à d’autres articles ont été considérablement augmentés. Mais certains articles, comme Eschatologie, manquent toujours. Ainsi cette seconde édition donne une nouvelle jeunesse au V.T.B., sans toutefois éclipser totalement la première mouture qui garde sa valeur, avec l’avantage d’un format plus réduit. Ceux qui utiliseront le V.T.B. auront intérêt à se référer également au Vocabulaire biblique publié sous la direction du Pasteur von Allmen.

Les études sur tel ou tel thème biblique se multiplient. R. Martin-Achard, de l’Église réformée, publie l’Actualité d’Abraham [14] où il parcourt, avec la compétence qu’on lui connaît, les témoignages archéologiques, vétérotestamentaires, juifs, néotestamentaires et coraniques sur le Père des croyants, ami de Dieu. L’ensemble est naturellement énorme ; aussi est-ce plutôt une œuvre de synthèse au contact des textes que l’auteur présente. La partie la plus importante est consacrée à l’Ancien Testament et spécialement aux récits de la Genèse ; après une analyse générale des traditions sur Abraham qui s’y mêlent, une étude plus poussée de passages clés appartenant aux traditions jahviste (Gn 12), élohiste (Gn 22) et sacerdotale (Gn 17) révèle chacune des traits particuliers de la physionomie du patriarche. Les traditions ultérieures achèveront le portrait. Ce livre qui fournit une documentation nouvelle et rarement réunie dans un même ouvrage s’adresse à un public cultivé.

Le recueil de textes choisis par Cl. Layron, sous le titre L’homme que Dieu aima : Abraham [15], forme un excellent complément au livre de R. Martin-Achard. Une présentation de la figure religieuse d’Abraham ouvre le volume. Suivent les textes principaux rassemblés en quelques chapitres : ceux des traditions bibliques et juives, puis chrétiennes (« Sur les pas d’Abraham ») et ensuite islamique (« Le premier des musulmans ») ; le chapitre final reprend des prières juives, coraniques et chrétiennes où paraît le souvenir d’Abraham. Les quelque soixante extraits d’auteurs chrétiens, d’Irénée à P. Emmanuel, forment la partie la plus riche du recueil (pp. 65-145) et comblent un vide du livre de R. Martin-Achard ; ils ont été regroupés sous sept thèmes : Abraham le séparé, Une lueur dans les ténèbres, L’amour est un feu dévorant, etc. Les textes sont généralement introduits brièvement et leur référence est donnée (celui des p. 47-49 résume, je pense, l’Apocalypse d’Abraham 1.4.7.). Ce livre nourrira la méditation.

C’est le thème de L’Alliance de Dieu avec les hommes que présenta en 1964 le Père Krinetzki, dans un petit volume, traduit aujourd’hui de l’allemand dans la collection Lire la Bible [16]. Les années n’ont guère ôté de valeur à cette synthèse, malgré les recherches importantes réalisées depuis. On aurait cependant souhaité une remise à jour discrète. Parcourant les divers témoignages sur l’Alliance à travers l’Ancien Testament et le Nouveau, l’auteur met bien en lumière les principales dimensions et la continuité de ce thème biblique. Regrettons toutefois l’absence d’un chapitre sur les textes de la période postexilique et hellénistique. Le lecteur trouvera ici non seulement la plupart des principaux textes bibliques cités in extenso, mais surtout une interprétation sérieuse, claire et très abordable d’un des thèmes les plus importants de l’Écriture.

Traduites du néerlandais, les pages de A. Bertrangs sur La Souffrance [17] inaugurent une nouvelle collection Thèmes Bibliques, qui s’adresse aux laïcs, aux clercs et aux religieuses et vise à leur offrir des sujets d’intérêt immédiat pour la vie chrétienne et la vie spirituelle. De cette plaquette, la première partie présente le problème de la souffrance selon l’Ancien Testament : la souffrance, individuelle ou collective, apparaît alors comme un état de désordre provoqué par le péché, mais dont le sens reste mystérieux, bien que la souffrance du juste pour le peuple oriente les espérances vers le Sauveur ; dans le Nouveau Testament, c’est le Christ qui fait découvrir la vraie valeur de la souffrance rédemptrice, que celle du chrétien, et en particulier du prêtre, répète et continue. Pages simples et directes pour tous (p. 87, à la ligne qui suit la note (22), ajouter : (23) Sg 4,7-18).

On ne peut échapper aujourd’hui aux problèmes d’herméneutique. Comment interpréter l’Écriture ? Dans la littérature actuelle sur le sujet, signalons la traduction de deux recueils de conférences du Père N. Lohfink, S.J., qui joint à une compétence exégétique de grande classe le souci et le don de faire passer dans le grand public les fruits de sa recherche et de ses réflexions. On trouvera dans ces volumes une excellente introduction et une justification de la méthode exégétique actuelle, surtout en matière d’Ancien Testament. Les trois premiers chapitres de Sciences bibliques en marche [18] constituent une réflexion sur la méthode, à la lumière des développements récents, surtout lors de Vatican II, de l’exégèse catholique ; suivent trois études sur le Pentateuque (Gn 1-8 : la religion des patriarches ; le décalogue), ensuite deux autres couvrant tout l’Ancien Testament (son eschatologie ; son interprétation historique et chrétienne) ; enfin le dernier chapitre pose quelques fondements pour une vision chrétienne du problème juif.

Dans L’Ancien Testament Bible du chrétien aujourd’hui [19], le Père Lohfink traite tout d’abord de la formation de l’Ancien Testament au cours des siècles ; il souligne le caractère ecclésial de ces livres, ce qui conduit à reconnaître leur caractère inspiré. Le deuxième chapitre concerne le problème de l’inerrance ou mieux de la vérité de la Bible, étude importante qu’on est heureux de trouver désormais en français. Suivent trois études de textes du Pentateuque (Gn 2-3 ; Ex 15 ; le plus grand commandement en Dt 1-11). Ensuite trois études plus générales : sur la Loi et la Grâce dans l’œuvre deutéronomiste et chez Ézéchiel, pour mieux situer la théologie paulinienne ; sur la compréhension chrétienne de l’histoire, déjà en germe dans l’Ancien Testament ; sur l’homme devant la mort, enfin, selon Pr 1-9, Qohelet et Sagesse. Ceux qui liront ces deux recueils et les étudieront en retireront la conviction que la science exégétique et la théologie doivent et peuvent se compléter. Ils auront mieux saisi quelques problèmes d’herméneutique biblique dont ils auront suivi la mise en application.

O. Loretz, en posant la question Quelle est la vérité de la Bible ? [20] aborde une question étudiée par beaucoup, par le Père Lohfink, entre autres, et qui avait retenu l’attention de Vatican II (Dei Verbum, n° 11). L’original allemand de cette étude date de 1964 et la traduction française a été mise à jour ; seuls les lecteurs formés à l’exégèse et à la théologie tireront profit de ces pages qui, dans leurs lignes maîtresses, rejoignent en partie les positions conciliaires, mais qui devraient être complétées par d’autres aspects importants du problème soulevé. On peut comprendre la « vérité » de la Bible comme une fidélité à l’Alliance, mais il convient de rappeler aussi le rôle salutaire de l’Alliance et de la vérité ; on ajoutera aussi la proposition du Père Lohfink de replacer le problème de la vérité dans le cadre de la totalité de l’Écriture.

L’archéologie biblique est un domaine connexe à l’exégèse. En rééditant en un volume sous le titre Bible et Archéologie [21] ses deux cahiers Déluge et Arche de Noé et La Tour de Babel, André Parrot apporte à ceux qui étudient les chapitres 5-11 de la Genèse les lumières, utiles et nécessaires, fournies par les fouilles dans l’Ancien Orient. Les renseignements archéologiques et géologiques, complétés par les textes découverts dans les chantiers, constituent un matériel d’information, excellemment présenté par un spécialiste, auquel les questions théologiques n’échappent pas. De lecture agréable, ces pages, parfois pleines d’humour, s’éclairent de bons croquis et de quelques photographies.

Signalons pour terminer le livre de G.H. Wolfensberger, Le pain des hommes. La Bible partout pour tous [22], ouvrage protestant paru en anglais et en allemand (1968) et qui décrit la ferveur et l’ingéniosité avec lesquelles nos frères protestants, spécialement par les Sociétés Bibliques, ont répandu et répandent encore à travers l’univers l’Écriture Sainte. L’histoire de cette diffusion et la description concrète des méthodes utilisées ne manquent pas d’intérêt.

St. Jansbergsteenweg, 95
B – 3030, HEVERLEE, Belgique

[1A. Hari. Lire la Bible... comment ? Paris, Ed. Ouvrières, 1970, 21 x 13, 184 p.

[2Malgré nos vifs désirs, nous ne pouvons présenter ici les fascicules de la Traduction œcuménique de la Bible (T.O.B.) et les premiers volumes de La Bible, d’E. Osty et J. Trinquet.

[3La Sainte Bible. Version établie par les moines de Maredsous. Nouvelle édition avec la collaboration des moines d’Hautecombe. Paris Turnhout, Brepols, 1968, 17 x 11, 1.760 p., 8 h.-t., 18,50 FF ; 1969, 22 x 14, 1.760 p., 8 h.-t., 39 FF.

[4J. A. Soggin. Le Livre de Josué. Coll. « Commentaire de l’Ancien Testament », V a. Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1970, 24 x 18, 186 p.

[5F. Langlamet, O. P. Gilgal et les récits de la traversée du Jourdain. Coll. « Cahiers de la Revue Biblique », 11. Paris, Gabalda, 1969, 25 x 16, 158 p., 56 FF.

[6A. Maillot et A. Lelièvre. Les Psaumes. Traduction nouvelle et commentaire. III : Psaumes 101-150. Genève, Labor et Fides, 1969, 21 x 15, 280 p., 19,80 FS. Sur le commentaire de M. Mannati et E. de Solms, cf. Vie consacrée, 1967, p. 125 et 315 ; 1968, p. 126 et 374.

[7A. Chouraqui. Le Cantique des Cantiques suivi des Psaumes. Paris, Presses Universitaires de France, 1970, 24 x 14, 364 p.

[8E. Glasser, Le procès du bonheur par Qohelet. Coll. « Lectio divina », 61. Paris, Ed. du Cerf, 1970, 22 x 14, 218 p.

[9Cf. Vie consacrée, 1969, p. 131 ; 1970, p. 125.

[10Ch. Hauret. Amos et Osée. Coll. « Verbum Salutis, Ancien Testament », 5. Paris, Beauchesne, 1969, 19 x 12, 282 p., 26 FF.

[11E. Beaucamp. Les Prophètes d’Israël ou le drame d’une Alliance. Québec, Presses de l’Université Laval, 1968, 21 x 14, 300 p., 3.50 $.

[12E. Beaucamp. Les Sages d’Israël ou le fruit d’une fidélité. Québec, Presses de l’Université Laval, 1968, 21 x 14, 286 p., 3.50 $.

[13Vocabulaire de théologie biblique, sous la direction de X. LéonDufour. 2e éd., Paris, Ed. du Cerf, 1970, 23 x 18, 732 p., 66 FF.

[14R. Martin-Achard. Actualité d’Abraham. Coll. « Bibliothèque Théologique ». Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1969, 23 x 16, 198 p.

[15Cl. Layron, L’homme que Dieu aima : Abraham. Textes choisis et présentés. Coll. « Chrétiens de tous les temps », 33. Paris, Ed. du Cerf, 1969, 18 x 12, 190 p., 15 FF.

[16L. Krinetzki, O.S.B., L’alliance de Dieu avec les hommes. Coll. « Lire la Bible ». Paris, Ed. du Cerf, 1970, 19 x 14, 142 p.

[17A. Bertrangs. La Souffrance. Coll. « Thèmes bibliques », 1. Paris, Apostolat des Editions, 1970, 18 x 11, 96 p., 7,50 FF.

[18N. Lohfink. Sciences bibliques en marche. Un exégète fait le point. Coll. « Christianisme en mouvement », 10. Tournai-Paris, Casterman, 1969, 20 x 13, 196 p.

[19N. Lohfink. L’Ancien Testament, Bible du chrétien aujourd’hui. Paris, Ed. du Centurion, 1969, 22 x 15, 208 p., 16,80 FF.

[20O. Loretz. Quelle est la vérité de la Bible ? Paris, Ed. du Centurion, 1970, 22 x 15, 176 p., 18,40 FF.

[21A. Parrot. Bible et archéologie. 1. Déluge et arche de Noé. 2. La Tour de Babel. Coll. « Archéologie biblique », 1-2. Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1970, 21 x 14, 122 p.

[22G. H. Wolfensberger. Le pain des hommes. La Bible partout pour tous. Genève, Labor et Fides, 1969, 18 x 12, 160 p., 9,30 FF.

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