Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
« Je suis l’Immaculée Conception ». Ainsi la Dame de Lourdes se nomma-t-elle à Bernadette. Peut-être, comme la petite pastourelle, sommes-nous inquiets de la signification de ces mots curieux.
Donnée à l’Institut Notre-Dame de Vie peu avant son décès inopiné, la dernière méditation du Jésuite fait retour au cœur d’une pensée qui demeure à découvrir : le Christ en ses mystères. Il « suffit » à la prière chrétienne de contempler le regard qui nous appelle, le visage aimé qui se donne dans les évangiles, de la crèche à la croix.
Le texte du père Chapelle que l’on va lire, sobrement intitulé « La vie dans l’Esprit », est un inédit qui nous a été confié. C’est avec une grande joie et en reconnaissance profonde que nous le publions in memoriam. Ce n’est pas un « traité » de spiritualité chrétienne, mais il offre le déploiement de ce qui en fait son essence théologale au fondement de toutes spiritualités singulières historiquement nées d’une actualisation charismatique de l’Évangile. « La vie spirituelle du chrétien catholique récapitule en des gestes et des paroles l’histoire du salut, la dispensation de la révélation. » On trouvera cette proposition organiquement déployée en quatre titres : Histoire et Esprit, Le Christ, L’Eucharistie et La vie trinitaire. La concision, diamantine, et la densité pourtant très simple de l’énoncé font de chaque phrase, de chaque mot, une invitation à une action de grâce éblouie en présence de cette participation inouïe à la vie divine offerte à chacune de nos vies, à chacune de nos morts.
Les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola inspirent cette pratique du discernement, dans la vie courante, d’une vocation religieuse ou sacerdotale déterminée. Au-delà des présupposés humains et chrétiens, les critères intellectuels et affectifs éclairent le chemin de la mémoire et du pardon qui conduit au choix de Dieu même, dans un lieu et un temps donnés. Sans préjudice d’une pastorale des vocations ou des exigences de la direction spirituelle, l’auteur indique heureusement les conditions de l’accompagnement ecclésial au temps de l’élection. Intervention de l’auteur dans le cadre d’un « atelier » consacré à la pratique des Exercices Spirituels pour le discernement des vocations religieuses et sacerdotales lors du « Symposium sur la pratique des Exercices Spirituels de saint Ignace », organisé du 1er au 6 avril 1991 par l’Institut d’Études Théologiques de Bruxelles.
Quelle est la tâche propre de la direction spirituelle, au regard de la vie ecclésiale ? Quel est son rapport à l’ordre sacramentel ? Comment décrire la figure du directeur spirituel ? Qui donne, à qui, comment, ce témoignage de l’Esprit ? La réflexion du théologien et du pasteur apporte à ces questions délicates les suggestions d’une pratique inspirée de la tradition ignatienne et située dans l’ecclésiologie de Vatican II.
Clôturant une série d’articles dans lesquels il a étudié la vie religieuse à la lumière du mystère de l’Église, l’auteur nous introduit dans une compréhension ecclésiale et théologale des vœux, et il éclaire leur portée anthropologique. La profession des conseils évangéliques est une façon de vivre ce qui est déjà donné à tout chrétien, une manière de déployer la dynamique profonde de notre insertion baptismale dans le Christ. Elle l’institue au niveau social et visible, et l’inscrit dans les différentes dimensions de la vie de l’homme ou de la femme qui s’y livre : dans son corps et son affectivité, dans sa relation aux biens, dans le jaillissement de sa liberté. Les vœux sont ainsi compris dans la dynamique de la vie et de la sainteté chrétienne, enracinés dans l’intimité de l’Église avec le Christ, de l’alliance de Dieu avec l’homme. Cette intimité de l’homme à Dieu dans la consécration des vœux révèle par surcroît la vérité de l’homme : il ne se définit pas uniquement par son désir, signe de sa finitude, mais plus profondément par son être de liberté et d’amour.
Prolongeant une réflexion entamée il y a 2 ans (Vie consacrée, 1978-6 ; 1979-2, 1979-4 et 1979-6), ces pages situent la communauté religieuse dans la communion au Corps du Christ. Comme toute la vie religieuse, la vie commune est une réalité ecclésiale appelée à être signe visible et social de réconciliation, de nouvelle création. Elle est le mystère de l’Église qui se donne un visage concret dans la réalité quotidienne d’un groupe humain. Ce qui lui donne son visage propre, c’est l’accueil et le partage du fruit de la miséricorde offerte par Dieu. Cela permet de situer à sa place la vie commune religieuse dans le courant communautaire d’aujourd’hui. Des critères sont aussi donnés pour nous interroger en vérité sur notre présence comme communauté dans la société.
L’auteur poursuit dans ces pages une réflexion sur la vie religieuse apostolique à la lumière de Vatican II. Dans un article précédent (Vie consacrée, 1979, 208-219), il était apparu que la mission reçue dans l’Église et le témoignage propre de la vie consacrée, c’est d’être signe de la miséricorde de Dieu qui, dans le Christ ressuscité, porte déjà son fruit de béatitude en notre monde. Qu’en découlera-t-il pour la tâche propre des religieuses et des religieux de vie apostolique, où trouveront-ils la source d’unité de leur vie active et comment sont-ils appelés à la perfection de la charité, vocation de tout chrétien ? C’est à éclairer ces questions que s’emploie ici A. Chapelle. Et il donne un certain nombre de critères de discernement qui peuvent aider les personnes, les communautés et les institutions à prendre les orientations et à faire les choix apostoliques nécessaires aujourd’hui. Un prochain article étudiera la dimension communautaire de la vie religieuse apostolique.
Dans un article précédent, l’auteur a fait une relecture de la Constitution Lumen gentium en y situant la place de la vie religieuse. Il explicite ici ce qu’a de propre le témoignage des religieux : être signe de la miséricorde de Dieu qui porte déjà son fruit de béatitude en notre monde, dans des existences humaines de pécheurs graciés. Ce que tout chrétien est appelé à vivre dans l’Église, femmes et hommes consacrés à Dieu l’expriment jusque dans la réalité quotidienne et institutionnelle de leur état de vie. Il s’agit là d’une réponse à l’initiative du Père, d’une mission reçue. La vie liturgique et la réalité canonique des communautés religieuses manifestent à quel point leur existence se trouve inscrite dans le mystère de l’Église Corps du Christ.
La vie religieuse apostolique a-t-elle encore sa raison d’être ? Pour répondre à la question, il importe aussi d’écouter ce que l’Église nous en dit. Dans un premier article, A. Chapelle fait une relecture rapide de la Constitution Lumen gentium sur l’Église et y situe la place des religieux. Il y apparaît que les réalités institutionnelles de l’Église et de la vie religieuse sont révélation du mystère de Dieu dans l’histoire et manifestent déjà les fruits de la nouvelle création acquise dans le Christ ressuscité. A l’intérieur de ce qui est commun à toute l’Église et à tout chrétien, on voit ainsi ce qu’a de propre la vie religieuse : elle est appelée à manifester visiblement et socialement que la miséricorde et la restauration offertes par Dieu en Jésus-Christ portent déjà leur fruit. Dans de prochains articles, l’auteur analysera de plus près les éléments fondamentaux de la vie religieuse tels qu’ils apparaissent dans les textes du Concile. La vie religieuse apostolique y trouve des critères de choix et d’orientation communautaire et apostolique.
Comment comprendre et concilier fidélité de Dieu et fragilités humaines ? Comment porter et accueillir des frères ou des sœurs en crise de fidélité ? Ces pages tentent d’y répondre. Elles s’ouvrent sur une contemplation du Dieu fidèle : Il se manifeste dans la réalité concrète et détaillée de l’histoire de Jésus ; Il tient nos vies – jusque dans leur détail – dans sa main et suscite notre liberté respectée intégralement. À cette lumière l’auteur médite la fidélité et la tendresse de Dieu qui restaure nos libertés fragiles, en particulier lorsque l’Église relève quelqu’un de ses vœux. Il évoque finalement le prix que cela a coûté à Dieu.
Voici une réflexion théologique et anthropologique sur le sens chrétien du célibat. Dans un premier article, l’auteur l’a décrit d’abord comme situation vécue. Il a montré ensuite comment le célibat est une histoire où la genèse affective de chacun est progressivement intégrée au mystère de Jésus-Christ affectant et sauvant l’homme ou la femme jusqu’au plus intime de sa liberté incarnée. Dans ce second article, il analyse comment se construit une existence dans le célibat : il y faut accomplir certaines choses qui sont comme l’aliment normal et vital de l’affectivité spirituelle. Ce caractère de tâche du célibat permettra d’y reconnaître une béatitude de pauvreté à tous les âges de la vie. La première partie de cet article est accessible ici : Vie consacrée, 1976, p. 323-336.