Voici l’étude historique que l’on attendait depuis longtemps. En privilégiant l’analyse de cas, en se situant dans une perspective d’histoire comparée (occidentale surtout), la trentaine de contributeurs réunis par Christian Sorrel rendent un signalé service à la vie religieuse, requise, dès 1949, à son aggiornamento (p. 8). Car tout préparé qu’il fut, l’événement conciliaire connut bien des aléas, comme l’indique la première partie, où se succèdent, en français et parfois en anglais, les articles les plus éclectiques : B. Ardura sur le père abbé prémontré Norbert Calmels, J.-F. Petit sur A. Wenger, « journaliste du Concile », G. Routhier sur les religieux canadiens, d’abord oblats, puis dominicains, F. Lemoigne sur « le cas français », sans compter l’étonnant parcours de B. Besret, retracé par Y. Tranvouez ; mais il y eut aussi le Suisse G.-M. Cottier et les dominicains de France, les bénédictins, les rédemptoristes, le « débat manqué » sur les instituts séculiers...

Une seconde partie, intitulée « Les voies du changement. Tensions et réforme », étudie la consultation des congrégations religieuses féminines de Montréal, le cas transversal des Franciscaines missionnaires de Marie, la réforme des Moines ermites camaldules, le chapitre des Petites sœurs de l’Assomption de 1964, la 31e congrégation générale de la Compagnie de Jésus, les Augustins de l’Assomption à travers le Concile, les remises en cause de la province dominicaine de France dans les années 1960, la mise en pratique de Perfectae caritatis aux Pays-Bas, les communautés franciscaines, les Pauvres claires de Grande Bretagne, les Sœurs européennes du Bon Pasteur, « l’espérance déçue » de la réforme monastique de Maredsous, les Chanoines du Grand-Saint-Bernard mis au même défi, la crise du Centre pastoral missionnaire, et enfin, un aperçu sur les jésuites et la culture à la lumière de Gaudium et spes.

On devine qu’il faut tout lire pour mieux comprendre l’événement conciliaire et son actualité : la palette ici proposée permet sans conteste de mieux appréhender, mais aussi, de relativiser, les temps que nous vivons.