Un « guide spirituel » camerounais, missionnaire des Oblats de Marie Immaculée, décédé en France avant d’avoir achevé la rédaction de cet opuscule, offre ici sa dernière réflexion sur « la vie religieuse canonique », qu’il s’agit de « libérer » pour la rendre à l’Évangile. Certes, le renouveau espéré de toute part doit avoir la détermination « d’examiner à fond, à la lumière de l’Évangile, la théologie de la vie religieuse en général, et en particulier l’enseignement doctrinal concernant les vœux de religion » (p. 27), traités l’un après l’autre en trois petits chapitres de vingt pages chacun. Force est de constater que le dossier s’appuie sur des considérations étroites et mal inspirées (les références à L. Evely et R. Garaudy sont pour le moins très datées, et les sources historiques ou magistérielles, maltraitées). Faut-il vraiment en venir à penser que le vœu de pauvreté est, en Afrique, « aussi ridicule que le vœu de bien-être » (p. 49), que le vœu de chasteté « reprend sa place parmi les questions inutiles et sans intérêt pour notre salut » (p. 75), que le vœu d’obéissance « comme contrainte imposée volontairement à soi-même n’a pas sa raison d’être » (p. 103), et que « les autres, c’est la révélation de la transcendance » (118), tandis que l’organisation hiérarchisée des congrégations religieuses peut être qualifiée de « structure de péché » (p. 101) ? Bien entendu, on peut être d’accord avec la fin de ce qu’il faut bien nommer un pamphlet : « C’est Jésus-Christ qu’il nous faut consulter... par sa divine Parole, il nous révèle le véritable chemin de sainteté et nous enseigne un idéal de sincérité » (p. 119) ; mais on n’ajouterait pas « qui rend les serments inutile »...
Collection Les Impliqués
L’Harmattan, Paris, octobre 2018
122 pages · 4,00 EUR
Dimensions : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 2343153701