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Le « plafond de verre ». Pour une fraternité ecclésiale

Moïsa Leleu, f.m.j.

N°2019-2 Avril 2019

| P. 71-80 |

Sur un autre ton

Sœur Moïsa, des Fraternités Monastiques de Jérusalem, formée en patristique, doctorante en théologie à l’I.É.T. de Bruxelles, ose une parole de lumière sur la dureté des temps ; est-il étonnant que cette avancée nous vienne d’une famille religieuse qui unit un institut de frères et un autre de sœurs, en plus des fraternités laïques et apostoliques qui s’en inspirent ?

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Faut-il vraiment encore dire quelque chose ? Mais quoi ? Des mots qui soignent ou des mots qui pleurent ? Des mots d’espérance ou de pénitence ? « Nous sommes pressés mais non pas écrasés, ne sachant qu’espérer mais non pas désespérés » (2 Co 4,9) ; nous avons toujours des yeux pour voir et une bouche pour parler. La « chair de l’Église » (Mgr Luc Ravel), le « saint et patient peuple fidèle de Dieu », comme ose le nommer le pape François, doit parler. Et tant mieux si c’est « sur un autre ton ».

Que se passe-t-il ?

● Les abus que l’on sait

Pour le moment, tous les regards sont braqués sur les prêtres. De fait, à travers la révélation des abus que l’on sait, c’est bien quelque chose de la fonction et de la figure du prêtre qui est mis en cause. C’est vrai. Pourtant, ce qui doit apparaître avec plus de force, en ces jours, c’est le Corps : le Corps que nous formons, clercs et baptisés, ensemble. Ce Corps blessé qui est aussi toujours et d’abord celui de Jésus-Christ. Considérer le kairos douloureux de notre Église sans s’en reconnaître, d’une manière ou d’une autre, partie prenante, serait non seulement injuste mais stérile et finalement dangereux. Le mot qui s’impose ici est celui de solidarité. Or il y a deux versants à cette solidarité : la souffrance supportée, partagée, oui, mais aussi – et cela peut surprendre ou révolter – la complicité. Qu’avons-nous fait, dit, pensé (ou omis de faire de dire et de penser), pour qu’une distance se creuse ainsi entre nos prêtres et nous, simples baptisés ? Avons-nous été assez audacieux, assez vigilants, assez « dialoguants » ? Sans doute pas. Il ne s’agit pas de s’en fustiger mais de comprendre, d’ouvrir les yeux et d’avancer.

Je pense à cette sorte de distance qui, peu à peu, insensiblement, se mue en opposition (au sens mathématique du terme) : d’un côté les clercs, de l’autre les laïcs ; d’un côté les hommes, de l’autre les femmes... Il est toujours plus facile de différencier que d’articuler, de hiérarchiser que de collaborer, de diviser que de communier. Sommes-nous capables d’entendre, mais d’entendre vraiment, dans le contexte d’aujourd’hui, cette déclaration de Paul : « il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28) ? Le ministère ordonné n’est-il pas d’abord et avant tout un ministère de communion ? Pourquoi ai-je le sentiment d’un éloignement, d’un « plafond de verre », entre le clergé et les fidèles dont je suis ?

● Le « plafond de verre »

Ce qui m’intéresse dans cette expression, ce n’est pas tellement son sens originel (l’impossibilité pour une certaine catégorie de personnes d’accéder aux plus hautes fonctions d’une structure hiérarchique) que l’image en elle-même. Parler de « plafond », c’est comprendre qu’il y a un haut et un bas – l’image met en scène une verticalité – et peut-être une difficulté de communication entre les deux. Quant au « verre », il est à la fois invisible et tranchant. Je parle de verticalité car l’« opposition » dont il est question, que ce soit entre clercs et laïcs ou entre hommes et femmes (les deux questions s’éclairent mutuellement), n’est pas un affrontement purement horizontal, entre deux réalités équivalentes (deux équipes de foot, deux pays...), mais une supériorité. Les uns, peut-être sans le vouloir, parfois sans le savoir, sont « au-dessus » des autres. Et donc les autres, en dessous. Le pape François appelle cela le « cléricalisme ». Pourquoi parler ici du rapport hommes / femmes ? Parce qu’alors l’opposition se redouble : l’homme-clerc est doublement « opposé » – et donc doublement « supérieur » – à la femme-laïque. Il y a un effet de loupe, en quelque sorte – ce qui est parfois très efficace pour comprendre le fond des choses. Ainsi s’éclaire la racine commune de l’abus commis sur des enfants, de celui qui concerne les religieuses et même de l’homosexualité dont une publication récente dénonce la banalité en plus « haut » lieu.

Que s’est-il passé ? Le clergé s’est-il transformé en caste ? L’« entre-soi » qui se laisse observer, ici ou là, et qu’on pourrait parfois qualifier de masculinisme, est encore un facteur d’opposition. La peur s’en mêle, peur du sexe justement dit « opposé », perçu comme dominant, menaçant. L’homme clerc se retrouve soudain isolé, ne pouvant se rapprocher que de ses pairs (ou de ses frères), avec lesquels il construit une solidarité fermée. Comment la vie peut-elle encore circuler dans ces conditions ? La rupture est invisible, comme le verre, mais elle donne prise à tous les comportements que l’on sait : de l’abus d’autorité à l’abus spirituel, de l’abus spirituel à l’abus sexuel. C’est la même question. Le même verre tranchant.

Mon intuition est que ce qu’on a appelé « l’autre scandale de l’Église » [1], celui des « religieuses abusées », parce qu’il met en œuvre cet effet de loupe que je viens d’évoquer, peut apporter, par le biais de la question des relations hommes/femmes en Église, une lumière salutaire. Et, pourquoi pas, ouvrir un chemin.

Hommes et femmes en Église : quelle est la question ?

Sortons provisoirement de la situation actuelle et regardons pour elle-même la déjà très ample et débattue question des rapports hommes / femmes dans l’Église. Quelle est la vraie question ? Où se pose-t-elle vraiment ?

● Une question ministérielle ?

On le sait : les femmes n’ont pas accès aux ministères ordonnés. Leur ouvrir cet accès pourrait être une manière de briser le « plafond de verre » – de bas en haut, dans ce cas. Suivant cette idée que la question serait, au moins en partie, ministérielle, on a, dans le meilleur des cas, cherché des réponses ministérielles. La question a été posée et les portes du sacerdoce ministériel ont été fermées aux femmes : Ordinatio sacerdotalis (1994) l’a ainsi fixé, « une fois pour toutes », du temps du pape Jean-Paul II. Plus récemment, le pape François a voulu relancer la réflexion au sujet d’un éventuel diaconat féminin. Même s’il ne devait rien en sortir de concret (cette réflexion n’a pas encore abouti, pour ce qu’on en sait), la démarche resterait utile et féconde. Mais en réalité, si ces questions ministérielles sont importantes, elles ne sont pas le cœur. Elles risqueraient même, si on s’y attachait avec trop d’ardeur, de le cacher.

● Une question anthropologique ?

L’Église présente habituellement le rapport hommes/femmes en termes de complémentarité. La femme a un rôle qu’elle est seule à pouvoir jouer – la « meilleure part » peut-être ? – : une maternité, une fécondité ; à l’image de Marie, elle représente l’Épouse à un titre spécial... C’est à Mulieris Dignitatem (1988) que l’on pense évidemment ici, un texte magnifique. Mais. Car il y a un « mais ». Un tel discours, fondé anthropologiquement et théologiquement, n’a-t-il pas, à sa manière, contribué à renforcer le « plafond de verre » ? N’a-t-il pas même encouragé (sous le plafond) une forme de féminisme différencialiste, caricatural et systématique, qui se révèle au bout du compte simplement rétrograde ? À la femme, l’intériorité, la douceur, la maternité, la figure de Marie ; à l’homme, l’extériorité, l’énergie, la paternité, la figure du Christ prêtre. Finalement, à trop insister sur cette « complémentarité », à trop mettre en exergue, de ce fait, l’opposition des pôles masculin et féminin, on risque de malmener l’identité la plus profonde de l’Église qui est la communion.

● Une question ecclésiale et spirituelle

Qu’est-ce que le prêtre dans l’Église ? C’est à ce point qu’il faut revenir. Un « autre Christ » ? La figure est risquée : on y a peut-être trop insisté. En associant symboliquement le prêtre au Christ-Époux de l’Église, on a sans doute raison théologiquement, mais, ecclésiologiquement, on se met en difficulté... Ce ne serait pas la première fois que le vrai théologique malmène le bien ecclésial (pensons aux divorcés remariés). En effet, pour servir la relation ecclésiale entre hommes et femmes, ni la nuptialité (même sublimée spirituellement ou liturgiquement, via la symbolique Époux/Épouse [2]), ni la simple complémentarité ne peuvent ici aider. Pas davantage l’amitié, qui peut être donnée mais non pas choisie comme chemin pour tous.

Les difficultés récentes font apparaître avec clarté qu’un certain christocentrisme ne permet pas de soutenir une théologie des ministères équilibrée, c’est-à-dire une théologie qui soit vraiment ecclésiale : il faut lui adjoindre le modèle trinitaire, avec une référence décisive à la paternité de Dieu comme à la source de toute vie ecclésiale. Ne devrait-on pas se souvenir que celui qui a reçu la grâce d’agir « in persona Christi capitis », a aussi reçu celle de le faire « in persona Ecclesiae » [3] ? C’est de haut en bas que le « plafond de verre » doit être brisé : afin que le clerc ne se perçoive pas d’abord comme distinct du Corps mais comme membre de celui-ci, comme frère de tous, à part égale. Ce qui aidera, portera, guérira la relation entre hommes et femmes en Église, c’est la fraternité. En cela les communautés religieuses, surtout quand elles comptent des membres masculins et féminins, ont une responsabilité, c’est-à-dire non seulement un témoignage à donner mais encore un défi à relever. Car, pour elles aussi, il est toujours plus facile de différencier que d’articuler, de hiérarchiser que de collaborer, de diviser que de communier.

Pour autant, il n’y a pas que les communautés religieuses à qui s’adresse un défi. C’est tout le Corps qui est concerné. Comment le dire mieux qu’avec ces mots récents de Mgr Luc Ravel, citant le pape François ? « Les soins efficaces seront le fait de la chair de l’Église, du peuple de Dieu habité par l’Esprit quand il reprendra pied non pas sur le pouvoir d’autorité mais sur sa mission d’amour et de lumière. C’est cet élan vers le monde de laïcs enracinés dans le Seigneur qui va soigner et guérir le Corps tout entier. “Le saint et patient peuple fidèle de Dieu, soutenu et vivifié par l’Esprit Saint, est le meilleur visage de l’Église prophétique qui sait mettre au centre son Seigneur en se donnant chaque jour. Ce sera précisément ce saint peuple de Dieu qui nous libérera du fléau du cléricalisme, terrain fertile de toutes ces abominations” (Pape François, 24 février 2019) » [4].

Quatre chemins pour avancer et se convertir

C’est bien de conversion qu’il s’agit. Pour tous et pas seulement pour les prêtres. Je verrais quatre chemins à emprunter, qui sont aussi quatre moyens de s’attaquer, ensemble, à ce que j’ai appelé le « plafond de verre ».

● Contemplation

Il faut commencer par contempler. Par recevoir à nouveau du Père, dans la prière et la supplication, dans l’action de grâce aussi, notre identité partagée d’enfants du Père, de frères et sœurs de son Fils, animés par l’Esprit pour le bienfait du Corps tout entier. Prier pour demander que grandisse en chacun la conscience du Corps, la conscience d’en être membre et d’être appelé à le construire, comme « un temple saint, dans le Seigneur ; en lui, vous aussi, vous êtes intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu, dans l’Esprit » (Ep 2,21-22). Contempler, c’est-à-dire avoir les yeux ouverts. Sur le mystère de Dieu tel qu’il se donne dans le monde et dans l’Église : avec les blessures et les grandes espérances, mais aussi avec le sentiment de responsabilité qui doit être le nôtre.

● Formation

Faisons un pas vers le concret : la formation. Celles des futurs prêtres, bien sûr, mais aussi celle de tout le peuple de Dieu. Il y a une dizaine d’années, j’ai été invitée à parler à des séminaristes et jeunes diacres, dans le cadre d’une maison de formation encore un peu « à l’ancienne », des relations entre hommes et femmes dans l’Église. Oserais-je le dire ? J’avais été frappée par le malaise des séminaristes sur cette question. Ricanements, agacements... Manifestement, ils perdaient leur temps ce jour-là (ce n’était pas l’avis des formateurs...). Dans beaucoup de lieux, on n’en est plus là, heureusement, et nombre d’évêques ont pris des mesures décisives, préférant les petites maisons insérées dans le tissu urbain et ecclésial aux grands séminaires coupés du monde, ouvrant les lieux de formation aux laïcs et sollicitant l’accompagnement du peuple de Dieu. Mais il suffit de peu pour que s’installent ou se ravivent des peurs, des malaises ou des compromissions. L’urgence alors est de nommer, éclairer, traverser les difficultés. Tout ce qui n’est pas dialogué risque de pourrir dans un coin...

● Mission

Le style de la formation conditionne le style de la mission (et réciproquement). Il faut ici regarder le rôle du curé, dans le cadre paroissial, le rôle du prêtre parmi ses frères et sœurs religieux et laïcs. Comment être, ensemble, frères et sœurs, dans la mission ? Poser cette question, c’est aussi se demander comment articuler concrètement les ministères et les charismes. Là encore, je crois que les communautés religieuses ont une responsabilité au sein de l’Église. C’est d’elles d’abord que sont attendues la visibilité et l’effectivité de la communion missionnaire, hommes et femmes, frères et sœurs, clercs et laïcs... Par leur persévérance dans le combat et à travers les échecs, par leur joie aussi de vivre cette alliance missionnaire, quoi qu’il en coûte, ils donnent corps (leur corps) à l’espérance d’une communion ecclésiale. Et si la fraternité, confiée spécialement, mais non exclusivement, à la vie religieuse, se révélait le meilleur chemin de conversion en même temps que le meilleur modèle missionnaire ? Je ne suis pas loin de le penser.

● Célébration

Parlons enfin de « célébration ». En quoi la liturgie peut-elle, d’une manière ou d’une autre, éclairer la situation que nous essayons de regarder ? C’est un des lieux, en effet, où clercs et laïcs sont le plus visiblement et systématiquement séparés (vêtement, emplacement...). Or, qui dit liturgie, dit déploiement d’un univers symbolique puissant et signifiant : les gestes, les paroles, les rôles, tout cela compte qui rend visible, sensible, le mystère célébré et son impact sur les personnes. À ce sujet, j’aimerais aborder trois points : la concélébration, la place de la présidence eucharistique et les fonctions liturgiques.

J’ai longtemps été mal à l’aise avec la présence de prêtres dans l’assemblée pendant la célébration eucharistique. Un prêtre, pendant la messe, c’est à l’autel qu’il doit être ! À quoi sert la concélébration ? Oui, bien sûr. Mais pour autant le prêtre n’est-il plus membre du Corps ? Le prêtre parmi ses frères et sœurs, pendant la messe, peut faire cette expérience qu’il est aussi un membre du Corps et pas seulement celui qui, pour ses frères et sœurs, représente la Tête. Qu’il est aussi du côté de l’Épouse, pas seulement de celui de l’Époux. J’ai appris, peu à peu, à aimer cette présence des prêtres dans l’assemblée, ces prêtres qui se savent aussi simples fidèles parmi les fidèles, entièrement membres du Corps. Le plafond de verre en prend un coup...

Le dernier concile a voulu mettre davantage en valeur la dimension dialogale inhérente à la liturgie : la célébration « dos au peuple » a été peu à peu abandonnée au profit de la messe « face au peuple ». Une bonne chose, évidemment. Si du moins le « face à face » entre le (ou les) prêtre(s) et l’assemblée, autrement dit leur « opposition » dans l’espace, ne contribue pas, même inconsciemment, à renforcer le « plafond de verre ». Au lieu de rapprocher, de favoriser la rencontre et la communion, on aboutirait finalement à l’inverse : à une forme de rupture et de distance entre les prêtres et l’assemblée. Je ne plaide pas pour la messe dos au peuple, mais peut-être que l’on pourrait réfléchir à la place du célébrant en dehors des moments liturgiques où il est à l’autel ou à l’ambon. Une plus grande proximité avec les fidèles, voire une orientation similaire (vers l’autel) ne permettrait-elle pas à la fois de le faire sortir de la « scène » (signifiant ainsi visiblement et sensiblement que ce n’est pas lui la vedette) et de revivifier la dimension fraternelle, solidaire, de la célébration ? Le prêtre reste un frère. Peut-être en a-t-il besoin lui-même ?

Il reste une dernière question, délicate entre toutes : celle des fonctions liturgiques. La barrière cléricale trace une frontière précise entre les ministres de l’Eucharistie et de la Parole, d’une part, et les simples fidèles, d’autre part. J’ai dit plus haut que la vraie question n’était pas ministérielle et il ne faudrait surtout pas qu’on croie qu’elle l’est : on passerait alors à côté des vrais enjeux. Réclamer des ministères reviendrait à vouloir percer le plafond de verre à l’envers : de bas en haut. « Laissez-nous monter là où vous êtes ; il n’y a pas de raison que nous n’y ayons pas accès »... Mais est-ce vraiment un progrès qu’une femme, par exemple, serve à l’autel ? Le vrai progrès ne serait surtout pas de cléricaliser les laïcs, mais plutôt, qu’on me pardonne l’expression, de décléricaliser les clercs ! C’est de haut en bas que le plafond de verre doit céder, comme une immense réconciliation, comme une effusion de fraternité. Alors, l’Esprit lui-même suscitera les charismes et les fonctions qui feront vivre l’Église au souffle de sa nouveauté. Vienne ce temps, pourvu que nous n’y fassions pas obstacle.

[1C’est le titre du documentaire de Marie-Pierre Raimbault et Eric Quintin, diffusé sur Arte à partir du 5 mars 2019.

[2Je me suis toujours demandé ce que devenaient les hommes laïcs dans cette symbolique... Serait-ce une des raisons pour lesquelles il y a si peu de religieux frères ?

[3Il faut cependant manier avec prudence le rapprochement de ces deux expressions (« in persona Christi capitis » et « in persona Ecclesiae ») dans lesquelles « in persona » n’est pas équivalent (cf. S. Thomas d’Aquin, Somme Théologique IIIa, q. 82, a. 7 et Mediator Dei 204). La distinction apparaît plus clairement si, comme le fait l’instruction de la Congrégation pour le Clergé « Le prêtre, pasteur et guide de la communauté paroissiale » (août 2002), on préfère l’expression : « in nomine Ecclesiae ». Pour autant, et c’est le point qui compte ici, la représentation ecclésiale est bien présente dans le ministère du prêtre.

[4Mgr Luc Ravel, « Je pleure sur les victimes mais je ne pleure pas les déboires de l’Église », huffingtonpost.fr, 10/03/2019.

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