Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Pour achever l’année sacerdotale du peuple de Dieu, il convenait aussi de réfléchir à ce que le « sacerdoce commun » implique pour la vie consacrée. L’auteur prend, avec le Concile Vatican II, son départ dans le baptême et la triple mission du Christ, pour mettre en évidence deux lieux spécifiques d’engagement « sacerdotal » : la vie quotidienne et le service de l’Église particulière.
Dans cette sorte de lecture seconde des premiers chapitres de l’Evangile selon saint Jean, l’auteur médite sur la manière dont les sacrements se « composent », dans les démarches de Jésus et son appel à la foi ; c’est le cas de l’eau baptismale et du pain vivant. Ici, le Verbe s’allie à la chair : « du rapport de notre chair à celle du Verbe qui est Dieu se dégagent les sacrements ».
À partir de son expérience de formateur de jeunes séminaristes, Monseigneur d’Ornellas réfléchit sur le lien entre « consécration » et « mission » pour y faire ressortir une des trois dimensions de l’être chrétien, reçue au baptême : dans l’Église missionnaire, le chrétien (eta fortiori dans le ministère ordonné) est prophète.
Le titre modeste de cette méditation « en écho » qui accompagnait la Conférence des Supérieures Majeures de France en novembre 1996 ne doit pas cacher l’originalité de la formulation de ce qui est au centre de la spécificité de la vie religieuse apostolique. Et de son avenir. « Si notre Dieu est celui qui envoie, définitivement l’identité est devant, sans cesse en avant de nous. »
Déjà, sur un mode plus érudit, nous avons fait honneur à « l’année du Père » en proposant l’étude d’O. Perru se référant à la théologie spirituelle de Jean Baptiste de la Salle (V.C., 1999, 310-336). Faire entendre toutes les harmoniques qui résonnent dans la simple énonciation croyante du vocable « Père », n’est pas possible sans un développement qui prendrait les allures d’une symphonie. Mais, ici encore, le P. Nothomb, avec simplicité et précision, nous fait entendre trois motifs qui, distingués sans être séparés, déploient la richesse de cet accord fondamental : paternité-filiation, au cœur de la Révélation chrétienne. Objective, la distinction opérée n’est en rien un jugement porté sur les « enfants du Père », elle veut seulement favoriser une exacte compréhension du don extraordinaire offert à tous de notre divinisation en Christ.
Le sous-titre : point de vue théologique, indique bien la perspective où se situe cette dernière contribution. Il s’agit d’une perspective théologique déterminée, où se trouvent intégrées diverses problématiques : celle de l’exégèse spirituelle des paroles et des gestes du Christ qu’effectue, en acte, l’Église et où se déploie la vie consacrée ; celle, encore, de théologie morale, qui élabore le rapport préceptes-conseils ; celle aussi où il est possible de penser une « consécration particulière ». L’exhortation Vita Consecrata ne vient pas infirmer l’orientation de ce point de vue.
Après avoir déjà réagi succinctement dans nos colonnes, Sœur Hausman, appelée elle aussi au secrétariat spécial du Synode, très attentive à tout ce qui vit et se pense dans la vie consacrée et, plus directement encore, dans la vie religieuse apostolique, nous offre des réflexions incisives sur ce qu’elle estime être resté peu élaboré par les Pères : identité de la vie consacrée, son rapport au baptême et au sacerdoce (sans oublier le ministère). Une méditation suggestive de Gn 1,27 donne à l’auteur l’occasion d’exprimer sa position quant à la « question » de la femme dans l’Église. Ce parcours permet, comme « en passant » - dit-on aux échecs -, maintes notations pertinentes, dont les raccourcis inévitables aiguisent parfois la pointe polémique. Ce qui n’est pas pour enlever de l’intérêt au propos.
Depuis Vatican II, la théologie de la vie religieuse a été confrontée à une tâche considérable dont elle mesure de mieux en mieux les enjeux et, notamment avec la préparation du Synode de 1994, la nécessité d’en affiner les concepts. L’un des champs conceptuels le plus vaste et le plus délicat, étant donné son rôle de fondement, est certainement celui de la consécration. En effet, qui n’est pas consacré ? La première partie de l’article publié ici explore avec précision, didactisme même, les diverses racines théologiques de la consécration-sanctification du fidèle. Il prépare ainsi à la louange devant l’efflorescence des divers “états de vie” que nous fera admirer la deuxième section à paraître. La présente étude reprend en grande partie deux articles publiés il y a quelque temps déjà : « La consécration dans les instituts séculiers », Vocation, n° 262, 1973, 182-212 ; et Vie consacrée, 55, 1983, 109-117, où on trouvera les sources dont je me suis inspiré. J’ai utilisé en outre l’excellent ouvrage de L. Boisvert, La consécration religieuse. Consécration baptismale et formes de vie consacrée. Paris, 1988, 119 p., et dans une moindre mesure, l’étude de Sh. Holland, The Concept of consecration in secular institutes. Roma, 1981, 384 p., ainsi que la conférence de G.-F. Ghirlanda, « Les formes de consécration à la lumière du nouveau code », Document-Épiscopat, n° 3, février 1990.
Pour poser des jalons théologiques et canoniques fort éclairants au sujet des communautés dites nouvelles, l’abbé Borras rappelle d’abord le cadre ecclésiologique où peuvent se distinguer « communautés hiérarchiques » et « communautés associatives ». Possédant conjointement, à la différence des instituts de vie consacrée, les trois “pôles” ecclésiaux évoqués, les communautés nouvelles n’assument cependant pas, à la différence des Églises particulières, toute la mission pastorale. Le « modèle heuristique » dont relèvent ces groupes nouveaux représente ainsi une sorte de « condensation ecclésiale » propice à la vie diocésaine où elle s’insère.
Le baptême de la Russ’ de Kiev, dont nous célébrons le millénaire, a inauguré une épopée chrétienne souvent écrite avec le sang des martyrs et la souffrance des confesseurs de la foi. Ce témoignage récent nous le rappelle, en attirant notre attention sur les points cardinaux d’un tel cheminement vers Dieu : la rencontre de Jésus dans le livre des Évangiles, le soutien de la communauté fraternelle, l’importance de la vie monastique, l’urgence de la prière d’intercession. Ne perdons pas mémoire de ceux que l’épreuve trouve « plus grands que nous ».
Dans le prolongement d’un article publié l’an dernier sur la dimension théologale de la vie religieuse (Vie consacrée, 1985, 7-19), S. Decloux analyse ici sa dimension sacramentelle. Il montre comment la vie religieuse rend visible d’une manière qui lui est propre l’œuvre accomplie par les sacrements parce que cette vie renonce à exprimer autre chose que la dimension théologale (filiale et fraternelle) de la vie chrétienne. Il développe cela en se référant au baptême et à l’eucharistie, comme les sacrements exprimant le plus clairement la spécificité propre à l’existence des religieux. Celle-ci manifeste le caractère définitif et absolu de ce que le baptême signifie pour tous les chrétiens. Par ailleurs, elle ne peut s’enraciner visiblement en Dieu que si elle se réfère à l’eucharistie de Jésus, car elle se reçoit constamment du Christ selon la structure filiale et fraternelle de son eucharistie.
Consultation canonique sur cette disposition du Code et sur les personnes chargées d’en assurer l’exécution.