Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Bénédictin de l’Abbaye de Maredsous, le frère Réginald-Ferdinand Poswick, auteur d’un récent Prier 15 jours avec... Columba Marmion, est l’un des initiateurs de la fameuse Table pastorale de la Bible. Il nous retrace ici, en mode décomplexé, son itinéraire personnel, depuis son entrée précoce dans la vie monastique, à travers toutes sortes de crises, jusqu’à ses nouveaux et toujours aventureux horizons.
Après nous avoir confié sa conférence sur « la paternité spirituelle au défi du monde contemporain », proposée dans le Grand Nord russe à un auditoire orthodoxe (VsCs 78, 2006-1, 5-17), l’actuel directeur de la revue Irenikon nous offre, avec cette présentation de la paternité spirituelle bénédictine, le volet occidental de la même tradition. Ici, l’abbé est père et pasteur, entouré d’anciens, mais c’est toute la communauté qui devient icône maternelle de l’Église ; la figure concrète de saint Benoît l’atteste, y compris dans sa relation à sa sœur Scolastique, avec cet épisode célèbre où « saint Benoît a trouvé son maître spirituel en sa sœur ».
La règle qui a modelé durant des siècles le monde religieux d’Occident propose en fait un chemin de bonheur,avec ses passages étroits,mais aussi la « délectation » que l’amour de Dieu apporte avec lui. Grâce à une autorité dont l’exigence ne peut masquer la tendresse, l’obéissance devient même douce et agréable, quand la « paix bénédictine » gagne le monastère tout entier.
Un peu comme pour une « lectio divina », cette conférence spirituelle du P. Aymard nous oriente vers la droite recherche de Dieu, du Dieu de Jésus- Christ. Sans doute a-t-on trop souvent caricaturé le « Dieu terrible » qui se révèle dans la Première Alliance et opposé celui-ci au « Dieu tendresse » qui serait le propre de l’Évangile, manquant ainsi le mystère et de la Justice et de la Miséricorde. On le sait, aucun disciple de saint Benoît ne se trompe quand il lit dans sa règle : « Amore Deum timeant » (c.72, 9). Il reste pourtant toujours nécessaire de réformer nos images de Dieu qui se révèle à nous comme le Tout Autre et le Tout Proche.
Nous souhaitons situer Dom Columbia Marmion dans son époque, souligner son originalité, lui donner la parole. Ces textes, interview et conférence, nous feront découvrir cette grande figure spirituelle qui a marqué la formation intérieure de beaucoup d’entre nous. Nous joignons ici deux textes en leur gardant le style familier qui sied à ces communications. Ils nous rendent comme « proches » de Dom Marmion. Le premier est un très large extrait de la Lettre de Wavreumont (périodique trimestriel, n° 75, septembre 2000) qui a interrogé le Père Nicolas Dayez, o.s.b., 7e Abbé de Maredsous. Nous remercions le P. Bernard de Briez, prieur de l’Abbaye de Wavreumont qui nous a permis de republier cette brève interview. Le deuxième est une conférence légèrement écourtée faite aux oblats de l’ordre. Nous remercions le Père N. Dayez de nous l’avoir offerte. Une note bibliographique concernant les œuvres de Dom Marmion et d’autres livres à son sujet complète cette évocation de Dom Marmion (voir en fin d’article).
C’est ici le rapport entre la pratique bénédictine du Chapitre et le régime démocratique qu’examine l’auteur. Il suppose une bonne connaissance de la Règle de saint Benoît, évoquée ici rapidement. Mais avec l’expérience qu’elles reflètent, l’auteur ayant assumé pendant douze ans la charge d’Abbé Président d’une congrégation de vingt-sept communautés monastiques aux quatre coins du monde, les réflexions proposées ouvrent excellemment à l’élaboration ultérieure de questions ecclésiologiques et partant spirituelles - que l’on songe au sensus ecclesiae si agité de l’époque actuelle.
“Leçons”, propose le titre de cet hommage à Dom Jean Leclercq. À prendre le mot dans le sens le plus noble qui soit, c’est effectivement tout un enseignement spirituel que nous avons reçu, au fil des ans, dans les contributions de Dom Leclercq à notre revue. En faire mémoire sera ici notre merci à celui qui, maintenant, est tout entier - telle est notre espérance - à l’“opus” éternelle dans la stabilité accomplie de la louange.
Dans ce témoignage empreint de modestie et d’amour, on découvrira comment une école monastique a pu s’ouvrir à de jeunes immigrés et comment surtout la simplicité de la narration s’accorde à la profondeur d’un discernement fidèle aux origines et, pour cela, capable de rencontrer les vrais défis d’une société dite de consommation. Texte paru dans Benedictines, aux États-Unis, en 1985 ; traduction française parue dans Moines pour la ville, L’Hay-les-Roses, juillet 1991, 2-5, et reproduite avec l’aimable autorisation de la revue et de l’auteur.
Méditant sur le silence à partir de sa propre tradition monastique, l’auteur nous conduit du silence extérieur à la paix intérieure où Dieu se donne en vérité. De cette conversion personnelle procède aussi la disponibilité apostolique. Une fine analyse d’un sujet trop oublié.
« L’Asie est en train d’expérimenter de façon particulièrement aiguë le grave problème de la pauvreté qui affecte à divers degrés de larges secteurs de l’humanité dans le monde entier ». Réunis à Kandy, moines et moniales d’Asie se sont laissé interpeller par ce fait et se sont efforcés d’en dégager la leçon pour leur propre style de vie. Ce leur fut aussi l’occasion de nous adresser un message, qui nous aide à prendre conscience de notre responsabilité en ce domaine.
La Règle de saint Benoît, qui date du VIe siècle, peut-elle aider l’homme d’aujourd’hui à accomplir sa destinée ? Pour répondre à la question, l’auteur porte d’abord son regard sur notre monde, dans lequel elle discerne avec Soljenytsine la nécessité pour nous d’« accéder à un nouveau degré anthropologique ». Puis, elle parcourt la Règle de saint Benoît, en marque les lignes maîtresses et en dévoile le cœur : le Christ préféré par-dessus tout et toutes choses reconnues en lui. Cette démarche manifeste l’actualité de la Règle : elle place le disciple devant le Christ, pleine vérité de l’homme. C’est par l’incorporation à lui que l’on pourra accomplir jusqu’au bout sa destinée. La Règle de saint Benoît n’a d’autre but que de l’y conduire.
Le Père Bernard de Géradon est mort quelques mois à peine après que nous ayons reçu le manuscrit de cet article. Longtemps maître des novices à Maredsous, puis recteur à l’École abbatiale et sous-prieur de l’Abbaye avant d’être nommé prieur au monastère de Wavreumont, il eut maintes occasions d’exposer et de commenter la pensée de saint Benoît avec une rare intelligence spirituelle : le P. Bernard était un « littéraire », mais tout pénétré du sens de Dieu qui le guidait dans ses lectures et transparaissait dans son enseignement. La flamme communicative qui animait celui-ci a valu au P. Bernard des disciples et des amis fervents. Puissent les lecteurs de ces pages, qui évoquent le difficile métier de père, y découvrir cette même flamme...